Evasion

La concordance de nom entre ce village, son hôtel éponyme et le palace parisien n’est pas due au hasard. Le palace porte le nom du « brave Crillon », vaillant capitaine du 16ème siècle, un enfant du pays dont on donna le nom au village. D’ailleurs sa statue trône sur la grande place.
Pour Sébastien Pilat, directeur de l’hôtel Crillon le Brave depuis avril 2012, le lien entre les deux noms est également une réalité. Ce normand d’origine a, en effet, effectué son début de carrière au… Crillon, où il a côtoyé de grands chefs tel Eric Fréchon. Son parcours professionnel s’est ensuite poursuivi dans la mouvance d’Alain Ducasse, notamment en tant que directeur de l’Hostellerie de l’Abbaye de la Celle dans le Var, dont le restaurant est gratifié d’une étoile au guide Michelin.
Un parcours qui, du Crillon à Crillon le Brave, lui offre aujourd’hui l’opportunité de relever un nouveau défi dans cet étonnant Hôtel entré dans la ronde des Relais & Châteaux en 1995.

Un hôtel -village

C’est en effet parmi un charmant enchevêtrement de terrasses, de placettes et d’escaliers que l’on découvre, sises sur différents niveaux, les maisons typiquement provençales qui constituent l’hôtel. L’ensemble possède tout le cachet des villages perchés de Provence.
Crillon le Brave se situe aux portes du fameux Mont Ventoux et aussi tout près des dentelles de Montmirail dont on peut admirer les pointes découpées s’élançant vers le ciel.
Placées en un vaste demi cercle largement tourné vers l’est comme pour mieux jouir de la vue magnifique sur « Le géant de Provence » et la plaine à ses pieds, les 7 maisons datant des 16 ème et 17 ème siècles qui constituent l’hôtel disposent pour la plupart d’une vue imprenable sur ce paysage mythique. Maison Philibert, maison Salomon, maison Roche ou maison le Jas… Elles portent chacune le nom de leurs anciens propriétaires et totalisent 32 chambres.

Une équipe aux petits soins

« La beauté de cette maison provient aussi de sa complexité » explique Sébastien Pilat. Au sortir des chambres vastes et élégamment décorées par Judy Hudson, les hôtes apprécieront un repas dans le restaurant gastronomique installé dans une salle voûtée du 15ème siècle, cadre intimiste blotti au pied de la Maison Roche ; Ils peuvent préférer le restaurant La Grange dont la terrasse surplombe la piscine. Leur choix peut encore se porter sur le « 40 K », petit restaurant au sobre décor provençal qui, à l’instar d’une salle à manger familiale, distille ses bons petits plats entre cheminée et jolie cour pavée. Son nom a un sens : les produits qui y sont servis proviennent au plus de 40 kilomètres à la ronde, preuve de leur typicité et de leur fraîcheur. Régal assuré pour ceux qui découvrent ainsi l’agneau de la Crau ou de Sisteron, le petit épeautre de Sault, le cochon du Ventoux, les asperges de Mazan ou les fraises de Carpentras, si délicates et parfumées…
Ces produits locaux peuvent aussi devenir l’objet de découvertes gourmandes pour des week-ends à thème autour de la truffe ou pour des rendez-vous avec les meilleurs vignerons de la région, conseillés par Cédric Domeneix, le sommelier.
Tout cela n’empêche pas le nomadisme pour une collation : il suffit d’investir les loggias recouvertes de glycine ou de vignes vierge, à la fois fraîches et lumineuses, qui sont lovées autour de la piscine ou à proximité du four à pain, ouvert et reconverti pour les grillades des beaux soirs d’été.
« J’ai une vraie fibre sensible pour la table » avoue Sébastien Pilat. C’est donc avec la ferme volonté de combler les papilles de ses hôtes qu’il a renforcé son équipe côté cuisine avec l’arrivée d’un jeune chef prometteur.
En effet, depuis quelques mois, le chef Jérôme Blanchet, a pris en main le devenir gourmand de l’endroit.
Ce premier poste de chef à part entière enthousiasme ce lauréat du Trophée Auguste Escoffier de Normandie en 2008, sous-chef du restaurant Negresco de Nice formé sous la houlette de Jean-Denis Rieubland, chef du Negresco et Meilleur Ouvrier de France 2007. Ensemble, ils ont obtenu 2 étoiles au guide Michelin.
Assisté de sa brigade, il concocte les menus des différents restaurants et surpervise toutes les variantes culinaires qui s’y rattachent, de la salade fraîche à savourer en terrasse aux paniers pique-nique proposés aux résidents désireux de partir à la découverte de la région.

Un havre délicieux

Convaincu du rôle de la table dans le bonheur dispensé à ses hôtes, Sébastien Pilat cultive encore d’autres ambitions pour cette belle adresse. Bientôt un grand spa et une piscine couverte viendront élargir l’offre « bien-être » actuelle, à savoir la piscine en plein air chauffée à 29° de mars à septembre et le mini-spa situé dans une petite maisonnette où règne Kelly, charmante californienne aux mains expertes pour effacer fatigues et contractures.
Le visiteur peut donc sans hésitation se livrer à ses activités préférées. Ici, le cyclisme occupe une place de choix et l’hôtel prête des vélos de qualité. Les plus aguerris tenteront de battre leur propre record et de réaliser un rêve sportif sur les pentes du Ventoux grâce au système TimToo qui permet de mesurer ses performances. Le passage du Tour de France constitue tout naturellement un temps fort de la saison que Sébastien Pilat sait magnifier pour le plus grand plaisir de sa clientèle sportive. Sans exclusive cependant, car le jeune directeur cultive l’art de recevoir, maniant avec bonheur le sens du partage et de la générosité.
Le calme, mais aussi la discrétion et la diplomatie semblent être les maîtres mots de son style efficace et souriant.

Bonheurs au choix

Beaucoup d’autres possibilités touristiques existent encore. Elles sont déclinées dans le petit guide de présentation que le nouvel arrivant découvre dans sa chambre. On y trouve le Top 10 des activités à essayer, des descentes en canyoning de la rivière Bourboulenc aux merveilleux moments culturels de l’été : festival de théâtre d’Avignon, Chorégies d’Orange… Les vacances peuvent commencer !