Hôtels parisiens design et cosy
L'hôtel de Banville : Une histoire de famille
Situé à la lisière de la porte Maillot, le discret hôtel de Banville, dirigé par trois générations successives de femmes passionnées de voyages et d'antiquité, raconte une histoire.
Edifice Art Déco conçu en 1927, il doit son nom au poète Théodore de Banville, ami de Rimbaud, Verlaine, Baudelaire et Hugo.
Un souffle de modernité
Marianne Moreau, directrice actuelle de l'établissement, lui a insufflé en 2004, un souffle de modernité avec l'aide de son mari architecte, Laurent Moreau. On retrouve en clin d'œil à l'esprit d'origine, les huiles et pastels du XIX ème accrochés dans le lobby, chinés aux puces par la grand-mère, les grilles de l'entrée de 1927 actuellement sur les côtés du hall et le majestueux escalier en ferronnerie Art Déco.
Mais la grande métamorphose s'exprime avec la création de nouveaux espaces polyvalents et contemporains : hall et salon se transforment au fil de la journée en salle de petit-déjeuner, salon de thé, apéritif ou piano bar, la cheminée double exposition s'expose aussi bien côté salon que côté bar, et les chambres théâtralisées ont vue sur la salle de bain ouverte. Une scénographie met en scène des jeux de lumière grâce à l'utilisation de la fibre optique.
Des fibres optiques pour lumière d'ambiance
Fibres optiques que l'on retrouve pour illuminer les numéros de chambres gravés sur du verre au seuil des portes laquées rouge, pour éclairer le desk ou mettre en avant la métallisation martelée du dessus du bar. Enfin des éléments sensuels et originaux habillent le hall, bas de nylon de femme pour les voilages des murs, fauteuils Henriot gainés de peau, immense lustre en acier lissé traversé de larmes de cristal.
Quant à la façade, depuis cette année, elle s'éclaire selon son humeur, dans des notes toniques ou sourdes.
Des chambres aux atmosphères personnalisées
Quant aux chambres aux noms romantiques, elles déroulent leur ambiance personnalisée.
Objets et matériaux d'autrefois pour Les Pastourelles, avec fer forgé, mangeoire, larges lambris pourpres incrustés de "lumignons", bergères capitonnées, et la couleur grenat qui se mêle à la blancheur immaculée du mobilier. Les Préludes, une symphonie en rouge et blanc, où la tête de lit en croco rouge signé Nobilis et d'épais rideaux de velours rouge sang délimitent la chambre de la salle de bain, dans une atmosphère très théâtrale.
L'appartement de Marie enfin, où douceur rime avec romantisme. Matières nobles et tons naturels jouent des meilleurs effets. Lit à baldaquin et lustre candélabre, salle de bain ouverte entre salon et chambre, à peine cachée par le drapé des rideaux, laisse entrevoir les toits de Paris.
Le Sezz : une maison parisienne et contemporaine
C'est au numéro 6 de l'avenue Frémiet, au cœur d'un triangle pointé par la tour Eiffel, les jardins du Trocadéro et l'allée des Cygnes, que se love le Sezz, l'hôtel imaginé par Shahé Kalaidjian et Christophe Pillet.
Un hôtel atypique
Beau tandem, entre un hôtelier atypique, arménien de Beyrouth (S. Kalaidjian) et un décorateur globe-trotter (C. Pillet) qui signe là un hôtel parisien contemporain.
Parlons plutôt d'une demeure privée, où Shahé, le propriétaire, souhaitant personnaliser le service à l'extrême, a recréé le concept de "Butler". On apprécie qu'une seule et unique personne accueille le visiteur et s'occupe exclusivement de lui durant tout son séjour.
Exit la réception, bienvenue à un espace fluide sans comptoir, à l'éclairage très scénographié. Les luminaires de Murano, jouent un rôle fondamental, magnifiant les gris de la pierre de Cascais, les grands vases majestueux et lumineux, les cuirs façon sellerie.
Une enveloppe minérale
D'emblée le décor est posé. Une enveloppe minérale, plutôt dépouillée, jouant de tonalités grises subtiles, de parquets sombres, de bois texturés et de taches de couleur, surprend l'hôte.
L'espace est démultiplié, avec une touche parisienne affirmée.
L'hôtel se décline dans une gamme de gris, avec un esprit contemporain, dans sa texture, dans ses matières et dans sa substance, reflétant le parti pris de son propriétaire.
Les nostalgiques des hôtels de charme retrouveront avec difficulté leurs marques. Ici l'esprit design prédomine.
Des chambres japonisantes
Quant aux chambres, signées Christophe Pillet, elles offrent un écrin japonisant. On retrouve des parquets de chêne sombres pour les sols, des tapis profonds en laine et coton, des portes de placards peints, avec un mobilier très actuel aux lignes droites, et un linge de maison élégant et raffiné. Le lit au centre, permet une libre circulation, procurant de l'espace et de la fluidité.
Des larges baies ouvertes, le regard découvre avec ravissement la Seine, les toits de Paris et la Tour Eiffel.
Les salles de bain, très contemporaines jouent encore la carte de la transparence et de la fluidité, s'ouvrant ou se fermant au gré des envies et des choix des chambres ou suites.
L'esprit Saint-Germain : comme à la maison
Les voyageurs en quête d'émotions sur la piste du Code Da Vinci devraient adorer L'Esprit Saint-Germain. Pour la qualité de son accueil souriant, tout en délicatesse, mais aussi pour ses chambres avec terrasses donnant sur l'église Saint-Sulpice (la 502 notamment...). Pas de comptoir de réception ici, mais de beaux canapés où l'on vous reçoit, au salon, devant un feu de bois pétillant avant de vous conduire à votre chambre. Grande voyageuse, Laurence Tafanel, l'hôte de cette maison élégante, a voulu réaliser ce qu'elle considère comme "l'hôtel idéal".
Un regard féminin
Rien d'ostentatoire donc, dans ce bâtiment historique (il date du 18ème siècle) qui offre un confort exceptionnel. Chacune des 31 chambres illustre le regard féminin qui a présidé à sa décoration. On aime les tissus soyeux, les velours et organza qui s'expriment en camaïeux de gris, taupe, beige et bordeaux. L'enduit brut des murs répond à un mobilier en bois sombre aux lignes épurées. Si les parties communes s'ornent de tableaux figuratifs néo-romantiques, les murs des chambres se parent d'œuvres abstraites, en harmonie avec les couleurs dominantes. A voir dans le petit salon du rez-de-chaussée la réplique de la chambre à coucher éphémère en pain créée en 1971 par Poilâne sur une idée de Salvador Dali.
Le Daniel : quand l'orient rencontre l'occident
A quelques pas des Champs-Elysées et de la Place Saint-Philippe du Roule, la belle façade haussmannienne abrite depuis peu une oasis de quiétude, l'Hôtel Daniel. Cet établissement conçu comme une demeure particulière vous invite à pénétrer dans un univers marqué par le raffinement de la Route de la Soie.
L'esprit du voyage
Dès le hall, tout en harmonies de vert amande et gris perle, les papiers peints dessinés à la main en Chine par la maison De Gournay offrent la fraîcheur d'un jardin chinois. C'est l'esprit du voyage qui règne aussi dans les 26 chambres meublées de pièces uniques chinées dans le monde entier et décorées de tissus signés Pierre Frey et Manuel Canova. Marbre d'Italie et zelliges du Maroc dans les salles de bains pour poursuivre le tour du monde. Kipling, Siam, la Foire du Caire, Paris...chaque chambre est une étape au fil d'un voyage immobile et apaisant. A l'heure du thé ou du dîner, le Lounge Bar allume ses murs en verre peint incrusté de paillettes d'or pour un moment romantique et gastronomique.
Le Walt : un "Boutique" au Champ-de-Mars
Sur l'avenue de la Motte-Piquet, entre les Invalides et de l'Ecole Militaire, cette toute petite structure de vingt-cinq chambres illustre bien l'esprit "Boutique" des nouveaux hôtels parisiens. Au Walt, l'accueil est aimable et prévenant sans être obséquieux. Juste ce qu'il faut pour vous mettre à l'aise lorsque vous pénétrez dans le hall joliment éclairé par un jeu de voilages de couleur.
Classiques revisités
Les matériaux choisis par Paul Sartres jouent la chaleur : bois, pierre, tissus...Le décorateur a su tirer le meilleur parti de l'espace dont il disposait pour les chambres. Tout en douceur l'aménagement invite au repos contemplatif. Parquet et mobilier (dessiné par Sartres) réalisés en Italie, salles de bains éclairées de couleurs actuelles (mauve, bordeaux), jetés de lit en imprimés panthère, tigre ou girafe...Et trônant sur le mur, des toiles d'artistes contemporains interprétant des œuvres de grands maîtres classiques comme Vélasquez, De la Tour, Chardin. Les propriétaires, ont mis toute leur expérience de professionnels de l'hôtellerie internationale dans cet hôtel et dans son petit frère Le Marquis situé de l'autre côté du Champ de Mars, rue Dupleix.
L'hôtel Chambiges : charme et intimité
Au cœur du Triangle d'or à Paris, près des Champs-Élysées et de la célèbre avenue Montaigne, l'hôtel Chambiges Elysées, après un lifting orchestré avec talent par Christian Ornano le décorateur et la famille Teil, dévoile ses nouveaux attraits.
Modernité et tradition
Charme et raffinement trouvent toute leur signification dans cet établissement de 34 chambres; modernité et tradition se marient avec délice dans le choix des meubles ou des matières.
Déclinaison de couleurs (orange, jaune et bleu) pour les tissus Frey ou Canovas et meubles d'époque signent chambres et suites, créant une harmonie chaleureuse. Les salles de bains, en marbre gris et blanc, côtoient la chaleur du bois. Un patio fleuri, orné d'une statue, jouxte le restaurant où l'on peut prendre son petit-déjeuner en toute intimité.
Ambiance feutrée et intime
Tentures rouges, canapés moelleux et boiseries apportent une note intime au bar ou au salon.Tous deux jouxtent également le petit patio d'hiver, fleuri hiver comme été. L'ambiance feutrée du lieu comblera aussi bien les amateurs de cigares que les hommes d'affaires ou tout simplement des hôtes amoureux de Paris.
Katya Pellegrino et Christian-Luc Parison