Culture


Dali d’or et Bijoux de Gala

Leurs noms sonnent comme une ritournelle surréaliste. Dali et Gala.Gala Dali. Gali-Dala. Galipettes incomplètes. Mégalo-Dali… De « Salvador », son prénom partagé à la fois avec un père notaire possessif et son frère mort, il mesura l’impossible mission de « Sauveur ». Il entreprit de se sauver lui-même, vaste tâche. 1928, Premier voyage de Madrid à Paris en taxi pour connaître Picasso, Versailles et le musée Grévin. Le roi Soleil lui-même n’eut pas fait mieux. Le brillant peintre catalan découvre ainsi le Surréalisme et son inspirateur André Breton qui se passionne pour la psychanalyse, la métapsychique. Ce sont les premiers essais d’écriture automatique et le célèbre jeu des « cadavres exquis ». Breton clame « lâchez tout, lâchez votre femme, lâchez Dada, lâchez votre maîtresse ». Dali le suit à la lettre. Il adhère au mouvement et épouse Gala, la femme du poète Paul Eluard, membre du groupe. Dès lors Gala la russe et Dali ne sont plus qu’un : l’hydre à deux têtes

 


Gala Muse


Gala devient sa muse, elle est le fil d’Ariane qui lui permet de puiser dans ses fantasmes sans y sombrer totalement. Elle seule sait le préserver de la folie toute proche, entre délire et paranoïa, de s’approcher du feu sans y bruler. Il élabore une nouvelle méthode de création : « l’activité paranoïaque- critique » où il fait un usage systématique des phénomènes délirants. Il est hanté par les mêmes symboles récurrents : l’escargot matière molle enserré dans une coquille dure, la béquille, l’éléphant, l’ange, les tiroirs, la Vénus de Milo, la montre molle…


 


L’or de Dali


Gala est une femme d’affaire avisée. André Breton se moque surnommant Dali « Avida dollard ». Qui vise-t-il ? L’extravaguant Monsieur Dali dessine, peint, il est co-auteur en 1929 avec Luis Bunuel « du chien andalou ». En 1970 il tourne la célèbre publicité pour le chocolat Lanvin, il dessine des affiches pour la Sncf, le logo des sucettes Chupa Chups…Tout est possible…Dali le magnifique, à défaut de battre la campagne se met à battre monnaie tel Louis XIV. Son profil souligné par celui de Gala orne les 300 pièces en or qu’il fait frapper. Son exubérance n’a plus de bornes : Il fait fondre une statuette de 10 cm en or pavée de 461 diamants et 23 rubis. 12 petites danseuses verront ainsi le jour. Il n’omet pas de sculpter la montre molle « profil du temps », éblouissante de 442 diamants. 12 cm pour 12 exemplaires destinés à la méditation : « La vitesse du temps si elle mesurable scientifiquement peut grandement varier dans sa perception humaine ». Réfléchir au temps, à la vulnérabilité humaine en contemplant des joyaux. Extravagante expérience…

Novembre 2009
Par Damienne Schilton

Dali d’or et bijoux de Gala


Espace Dali


16 octobre 2009 au 20 janvier 2010


18, rue Poulbot
75018 Paris
Tous les jours de 10H00 à 18H00