Pekin une ville de contrastes
Une ville à la démesure planétaire
Sept heures de décalage avec Paris, huit mille deux cents kilomètres, près de 11 h de vol…Bienvenue à Pékin. Contaminée par sa sœur Shanghai avec l’énergie foisonnante de grands projets d’urbanisme, elle s’est transformée en mégapole sur les cendres de son histoire. Les Jeux Olympiques de 2008 ont d’ailleurs grandement participé à cette folie de construction. Ville à la démesure planétaire, à l’assaut des nuages, avec sa floraison de gratte-ciel qui poussent comme des bambous après la pluie, Pékin fascine par ses contradictions. Nuages bas et sombres concurrencent la pollution et cette atmosphère fantomatique donne à la découverte de la ville, le piment de l’aventure. Mais grâce à Dieu, partout des bulles d’air, d’eau de verdure, temples et palais créent des parenthèses d’oxygène et de végétation.
Le Fairmont Beijing, un building en verre or-rose
Tout d’abord déposer ses valises au Fairmont de Beijing, reconnaissable par sa grande façade en verre de couleur or rose. Dans le lobby, un lustre de 16 mètres de long, composé d’impressionnants rubans de cristal de couleur, vous accueille. Dessiné par Crystal Lighting, il symbolise par ces centaines de poissons, la prospérité en Chine. Le Lounge bar, séparé du lobby par une façade sculptée, propose des cocktails en tout genre, et une animation jazzy durant les « happy hours ».
Des chambres spacieuses et confortables
Même si le design fait la part belle au contemporain, l’esprit chinois demeure, disséminé discrètement au fil des étages, comme ces tableaux d’esquisses de poissons que nous retrouvons à tous les niveaux. Dans les chambres spacieuses, le mobilier plutôt classique, est bien agencé et les dernières technologies sont de la partie (musique Bose Wave, ordinateur intégré à l’écran plasma, parois vitrées des salles de bain, équipés de stores électriques pour profiter de la vue ou non , lunettes des toilettes chauffantes ainsi qu’une chasse d’eau électronique…) A peine les affaires dépliées, surtout ne pas s’allonger mais partir à la conquête de la ville. Première direction, le vieux quartier de Pékin et ses célèbres Hutongs à Nanluogo xiang.
Le quartier de la Tour du Tambour
Il faut se perdre dans les lacis des ruelles des vieux quartiers appelés « Hutong », il en reste si peu. Odeurs de friture, de thé se mélangent à la poussière. Ici on respire l'air d’un autre temps. Bazars minuscules, cordonniers, marchands de charbon, boutiques de créateurs ou de thé, retraités jouant aux échecs, ici le temps n’a pas de prise. Nous déambulons parmi ces ruelles où les murs de briques grises et aveugles protègent l’intimité des maisons, construites autour d’une ou plusieurs cours carrés. Le quartier de Nan LuogoXiang, vieux de 700 ans, vaut vraiment le détour avec ses petits restaurants, bars et boutiques chics.
Entre le Cut, le Lunar 8 ou le bar à suhsi, mon cœur balance !
Le soir, direction le Champagne Bar de l’hôtel. Un luminaire incroyable avec sa multitude de suspensions de cristal en forme de goutte d’or. Comme son nom l’indique il propose une jolie variété de champagne ou de cocktails moléculaires. Puis vous aurez le choix entre le Cut, célèbre Steack House, qui propose la meilleure viande de la ville ou le Lunar 8 , restaurant chic et contemporain avec son fameux canard laqué, que je vous recommande de manger au moins une fois - Il a été élu, 3 ème meilleur restaurant de Pékin.- Ses cuisines interactives et ouvertes sur la salle, proposent stations de rôti, de Dim sum de nouille et de tandouri, offrant une jolie carte de mets « fusion ». Son sol et ses tables noires rehaussées d’une touche de couleur rouge grâce aux amaryllis et aux lampes rouges, distillent une ambiance un peu coquine et mystérieuse Une très jolie baie vitrée avec derrière un mur d’eau qui coule, apporte une note de fraîcheur. Pour ceux qui souhaitent dîner dans l’intimité, un salon composé d’une dizaine de tables, peut être privatisé. Quant aux amateurs de Suhsi, le bar au nom éponyme vous les prépare sous vos yeux. Après une nuit réparatrice, départ pour la Grande Muraille, une excursion indispensable lorsque l’on vient pour la première fois à Pékin.
La Grande Muraille : un paysage historique
Du désert de Gobi jusqu’à la mer de Chine, la Grande Muraille court sur 6700 km. Impressionnant ! Ouvrage à la démesure des hommes, ce lieu est devenu un véritable mythe. Les premières pierres de cette fortification ont été posées au IIIè siècle avant notre ère. Puis les dernières deux mille ans plus tard. Ce ruban de pierre épouse toutes les aspérités et mamelons du paysage pour se fondre à l’infini. Lorsque vous vous tenez sur cette route flottant entre terre et ciel, à 8 mètres au dessus du sol et à perte de vue, le vertige n’est pas loin.
Le soir, un tour au Willow stream, le spa du Fairmont sera vraiment nécessaire, pour une détente bienvenue entre les mains bienfaisantes de la thérapeute.
Un détour par les Puces
Venir à Pékin sans voir la Cité Interdite, c’est comme visiter Paris et ne pas aller à la rencontre de la TourEiffel. Mais avant cette rencontre avec l’histoire, surtout comme c’est samedi, nous allons chiner aux Puces de Panjiayuan, un gigantesque marché de plusieurs milliers de mètres carré. Amoncellements d’objets, meubles en tout genre, étoffes, ici le faux côtoie l’authentique en toute légalité. A vous de discerner le vrai de la copie ! Ensuite pour cerner l’âme de la ville et la vie des pékinois, faites un détour au parc du Temple du ciel. Là les pékinois s’adonnent dès le lever du soleil au taï chi, à la musique traditionnelle, au chant, aux jeux de cartes d’échec.
L’incontournable Cité interdite
Quelques siècles après la dynastie Ming, la Cité Interdite a conservé ses décors spectaculaires, tuiles jaunes vernissées sur les toits, murs pourpres prenant la teinte violette au coucher du soleil, balustrades en marbre banc. 72 hectares, près du double par rapport à la place Tian An men. (44 hectares).On s’y perd avec recueillement. La Colline de Charbon, le Palais d’été, le Temple du ciel, vous êtes au cœur de la Cité impériale et Hiératique et vous pouvez vous laisser aller à rêver de l’impératrice Ts’eu-hi . C’est dans ces murs, qu’ont d'ailleurs été tournées quelques grandes scènes du film de Bertolucci, le « Dernier Empereur ».
A la tombée du jour, en regardant les lumières des braises vacillantes, les silhouettes des chantiers évaporés, Pékin reste malgré tout une énigme, ne livrant qu’avec parcimonie ses trésors et ses beautés secrètes. Donnant ainsi une envie de revenir.