Duel au soleil
Plus chères, plus puissantes, plus tout..., ces deux voitures cumulent les superlatifs pour atteindre un nouveau palier en termes de technique et de performances. Elles ont trouvé à Dubaï leur terre d'élection.
Vous trouviez la Maybach trop fade et la McLaren SLR trop roturière ? Rassurez-vous, le groupe Daimler-Chrysler a concocté deux versions superlatives de ces engins (déjà) hors normes. Difficile de parler de comparatif, la limousine et la super-sportive représentant deux conceptions de l'art de rouler situées aux antipodes de la planète automobile. Mais tout est possible à Dubaï, où nos deux bolides font autant tourner les têtes qu'une Renault Clio à Paris... Nous voici donc face à la Mercedes-Benz SLR McLaren 722 Edition. De quoi s'agit-il ? D'une série limitée à cent cinquante exemplaires de la SLR « normale ». Un engin échappant
à tous les qualificatifs, élaboré par Mercedes et McLaren, son partenaire en F1. Cette bombe capable de rouler à plus de 330 km/h se veut la digne héritière des 300 SL et SLR des années cinquante, qui ont marqué leur époque par leurs performances et leurs portes à ouverture en élytre, dites « papillon ». C'est donc en soulevant la porte que l'on prend place à bord du baquet de cuir et de carbone de la SLR moderne. Première surprise, la finition est d'un niveau rarement atteint sur une supercar. On sent la patte de Mercedes derrière le sérieux - voire l'austérité - de l'ensemble. Deuxième surprise, le bouton de démarreur est situé sous un clapet au sommet du levier de vitesse. Lancer ce moteur de 650 ch revient à provoquer un grondement de mammouth énervé, apte à démoder tous les V8 entendus à ce jour. La SLR, c'est avant tout un bruit. Envoûtant à l'extrême. La boîte automatique à 5 rapports, critiquée pour son manque de noblesse lors de la présentation de l'auto, nous a paru parfaitement à son
affaire. Elle permet de se glisser sans effort dans le trafic de Dubaï, à cette seule réserve que l'on a les yeux au niveau des pare-chocs des 4x4 voisins...
Transportés dans un autre monde
Dès que la route se dégage, une pression sur l'accélérateur transporte pilote et passager dans un autre monde. Cette SLR 722 Edition accélère fort : de 0 à 100 km/h en 3,6 secondes, de 0 à 200 km/h en 10,2 secondes, la vitesse maxi étant de 337 km/h ! A condition de demeurer vigilant, cette fusée se conduit presque facilement, et vire bien entendu sur des rails, même à vitesse élevée. Au moins sur le sec. Les quelques kilomètres de route de montagne effectués sous la pluie (eh oui, même dans le désert, il pleut !), nous auront poussés à la prudence. La belle vaut en effet 485 000 € (contre 460 000 € pour la SLR « normale » de 626 ch). Le plus impressionnant reste peut-être son freinage. En cas de forte pression sur la pédale, un aileron se dresse sur le coffre, à la manière d'un aérofrein d'avion. Aussi polie soit-elle, la Mercedes-
Benz McLaren est lourde (1 724 kg), et mieux vaut rester concentré sur le volant lors des fortes décélérations, sous peine de la voir se dandiner sur sa trajectoire... Les 150 exemplaires de cette série limitée sont tous vendus, preuve que la SLR, vendue à 1 100 exemplaires
depuis son lancement en 2004, trouve enfin son public. Plus agressive, plus basse, dotée d'impressionnantes jantes noires de 20 pouces, la 722 Edition est déjà un objet de
collection. Son rapport prix-performances ne la met pas forcément à son avantage face à une Ferrari ou une Lamborghini. Qu'importe. Au moment d'en ressortir - en levant la porte - point de courbatures. Cette bête de vitesse a le bon goût d'être confortable et, preuve de sa
bonne volonté, possède un coffre digne de ce nom... La quitter, fût-ce pour une Maybach, ne se fait pas sans émoi. Carbone et laque de piano
Autre ambiance à bord de la Maybach 62 S. Mais là aussi règne l'impression que Daimler-Chrysler a enfin touché sa cible. On a tout écrit sur la Maybach. Vendu à 1 800 exemplaires à travers le monde, cet hybride de limousine et de TGV peinait à imposer son exceptionnelle fiche technique, handicapée par une ligne manquant de finesse et par des habillages bicolores d'un goût parfois incertain. La version S, dont le V12 est porté de 560 à 612 ch et aux réglages de suspension affermis, a fait un tabac en version « courte » 57. Restait à savoir ce qu'elle donnerait sur la 62, longue de 6,16 m. Le résultat est bluffant. Les quelques modifications esthétiques (peinture d'une seule couleur, nouvelles sorties d'échappement
rapézoïdales, optiques retouchées, calandre plus virile...) lui donnent une classe indéniable. Quant au traitement intérieur, abandonnant les bois précieux pour le carbone et la « laque de piano », il donne à la Maybach un parfum de modernité qui sied à son habitacle vaste comme une cathédrale. Vendue 529 000 € - contre 466 000 € pour la 62 d'origine - cette Maybach
62 S est une inégalable machine à rouler, dont les places arrière, dignes d'un jet privé, sont aussi recommandables que le fauteuil du chauffeur. Le S dont elle se targue ne signifie pas sport, mais « spezial ». Et lorsque le chauffeur la mène dans le plus grand silence aux alentours
de 240 km/h sur les routes lunaires des émirats, on se prend, en effet, à la trouver très « spezial ».
à tous les qualificatifs, élaboré par Mercedes et McLaren, son partenaire en F1. Cette bombe capable de rouler à plus de 330 km/h se veut la digne héritière des 300 SL et SLR des années cinquante, qui ont marqué leur époque par leurs performances et leurs portes à ouverture en élytre, dites « papillon ». C'est donc en soulevant la porte que l'on prend place à bord du baquet de cuir et de carbone de la SLR moderne. Première surprise, la finition est d'un niveau rarement atteint sur une supercar. On sent la patte de Mercedes derrière le sérieux - voire l'austérité - de l'ensemble. Deuxième surprise, le bouton de démarreur est situé sous un clapet au sommet du levier de vitesse. Lancer ce moteur de 650 ch revient à provoquer un grondement de mammouth énervé, apte à démoder tous les V8 entendus à ce jour. La SLR, c'est avant tout un bruit. Envoûtant à l'extrême. La boîte automatique à 5 rapports, critiquée pour son manque de noblesse lors de la présentation de l'auto, nous a paru parfaitement à son
affaire. Elle permet de se glisser sans effort dans le trafic de Dubaï, à cette seule réserve que l'on a les yeux au niveau des pare-chocs des 4x4 voisins...
Transportés dans un autre monde
Dès que la route se dégage, une pression sur l'accélérateur transporte pilote et passager dans un autre monde. Cette SLR 722 Edition accélère fort : de 0 à 100 km/h en 3,6 secondes, de 0 à 200 km/h en 10,2 secondes, la vitesse maxi étant de 337 km/h ! A condition de demeurer vigilant, cette fusée se conduit presque facilement, et vire bien entendu sur des rails, même à vitesse élevée. Au moins sur le sec. Les quelques kilomètres de route de montagne effectués sous la pluie (eh oui, même dans le désert, il pleut !), nous auront poussés à la prudence. La belle vaut en effet 485 000 € (contre 460 000 € pour la SLR « normale » de 626 ch). Le plus impressionnant reste peut-être son freinage. En cas de forte pression sur la pédale, un aileron se dresse sur le coffre, à la manière d'un aérofrein d'avion. Aussi polie soit-elle, la Mercedes-
Benz McLaren est lourde (1 724 kg), et mieux vaut rester concentré sur le volant lors des fortes décélérations, sous peine de la voir se dandiner sur sa trajectoire... Les 150 exemplaires de cette série limitée sont tous vendus, preuve que la SLR, vendue à 1 100 exemplaires
depuis son lancement en 2004, trouve enfin son public. Plus agressive, plus basse, dotée d'impressionnantes jantes noires de 20 pouces, la 722 Edition est déjà un objet de
collection. Son rapport prix-performances ne la met pas forcément à son avantage face à une Ferrari ou une Lamborghini. Qu'importe. Au moment d'en ressortir - en levant la porte - point de courbatures. Cette bête de vitesse a le bon goût d'être confortable et, preuve de sa
bonne volonté, possède un coffre digne de ce nom... La quitter, fût-ce pour une Maybach, ne se fait pas sans émoi. Carbone et laque de piano
Autre ambiance à bord de la Maybach 62 S. Mais là aussi règne l'impression que Daimler-Chrysler a enfin touché sa cible. On a tout écrit sur la Maybach. Vendu à 1 800 exemplaires à travers le monde, cet hybride de limousine et de TGV peinait à imposer son exceptionnelle fiche technique, handicapée par une ligne manquant de finesse et par des habillages bicolores d'un goût parfois incertain. La version S, dont le V12 est porté de 560 à 612 ch et aux réglages de suspension affermis, a fait un tabac en version « courte » 57. Restait à savoir ce qu'elle donnerait sur la 62, longue de 6,16 m. Le résultat est bluffant. Les quelques modifications esthétiques (peinture d'une seule couleur, nouvelles sorties d'échappement
rapézoïdales, optiques retouchées, calandre plus virile...) lui donnent une classe indéniable. Quant au traitement intérieur, abandonnant les bois précieux pour le carbone et la « laque de piano », il donne à la Maybach un parfum de modernité qui sied à son habitacle vaste comme une cathédrale. Vendue 529 000 € - contre 466 000 € pour la 62 d'origine - cette Maybach
62 S est une inégalable machine à rouler, dont les places arrière, dignes d'un jet privé, sont aussi recommandables que le fauteuil du chauffeur. Le S dont elle se targue ne signifie pas sport, mais « spezial ». Et lorsque le chauffeur la mène dans le plus grand silence aux alentours
de 240 km/h sur les routes lunaires des émirats, on se prend, en effet, à la trouver très « spezial ».
Mai 2007