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Le coach : Un Socrate des temps modernes ?

Du coaching enentreprise au coaching sportif, du relooking au coach séduction ou minceur sans oublier le coaching psycho-intrusif par SMS ("Ce midi au restaurant, osez refusez cette table qui ne vous plaît pas"), la démocratisation de l'accompagnement individuel a fini par enfanter une multitude de formats plus ou moins fantaisistes. Or, du coach au gourou la frontière s'avère parfois infime... Décryptage d'un phénomène de société certes moteur d'épanouissement mais dont les détournements quotidiens et la banalisation inquiètent.

Mon coach à moi...

Qu'elle est loin l'époque où le coaching semblait réservé à une élite managériale ou aux stars vaguement hollywoodiennes. Aujourd'hui, vulgarisation oblige, chacun revendique le droit à disposer de son propre coach, forme de substitut acceptable au divan et dont les domaines d'intervention (de la sphère sentimental au sevrage tabagique), pour aussi farfelus qu'ils soient, trouvent toujours manifestement preneurs. Or, ces coachs-autoproclamés, plus proches en réalité du consultant, n'ont au fond guère plus de légitimité que les diseuses de bonne aventure, le risque de dérive en sus (coûts exorbitants, technique pas adaptée etc.).



2 500 ans de coaching ?


L'information est de taille : le 1er coach serait ce bon vieux Socrate dont la maïeutique, cet art d'accoucher les esprits pour découvrir les vérités que l'on porte en soi, en agissant comme un catalyseur, serait une assez bonne définition du coaching contemporain. On connaît l'issue qui lui fut malheureusement réservée mais le coach d'aujourd'hui, en maniant l'art du questionnement et de l'accompagnement, encourt, parait-il, moins de risques... ! L'idée initiale du coaching est dans le fond assez simple : accompagner le coaché vers son meilleur niveau de réussite et d'épanouissement en favorisant le développement de son potentiel sans mettre à mal son autonomie. Une philosophie de fait intrinsèquement paradoxale puisque en aidant un individu dans un travail sur lui-même l'on risque en effet de l'influencer et de le priver, ce faisant, de cette précieuse autonomie...!



Du professionnel au privé


Au départ réservé au domaine purement professionnel et pratiqué par des "accompagnants" rompus aux techniques de coaching et maîtrisant parfaitement l'univers professionnel, le coaching en entreprise affichait une ambition mesurée : aider cadres et dirigeants à manager leurs équipes, à prendre la parole en public etc. ou accompagner un salarié, des équipes dans leurs nouvelles missions, leur organisation. Logiquement, le coaching a bientôt trouvé un écho dans le domaine sportif où l'on découvrit alors l'importance du mental dans les performances. La suite est plus aléatoire. Minceur, séduction, épargne etc., on ne compte plus les domaines dans lesquels sévissent des coachs souvent aussi loufoques qu'inexpérimentés nous amenant à regretter amèrement  l'absence de labellisation faisant autorité. Reste donc à être vigilant : évaluer les tarifs (entre 80 et 150 € l'heure), s'interroger sur la durée (une quinzaine de séances souvent suffisent) et se renseigner sur le passé du coach, ses formations éventuelles peuvent permettre d'éclairer son choix. La confiance, ensuite, fera le reste... 

Estelle Burget
Juillet 2007
Par Estelle BURGET