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Une première dans l'histoire du bijou

"Napoléon amoureux" témoigne de la diversité et du nombre de cadeaux que l'Empereur avait coutume d'offrir aux femmes qu'il aimait, à sa famille ou à ses maréchaux et à ceux qu'il voulait récompenser de leur fidélité.
Tous ces trésors rassemblés, venus d'Europe et du Japon, composent une étonnante évocation de l'Empire. Reliques, lettres sentimentales inédites, médaillons avec mèches de cheveux de l'Empereur ou de son fils, colliers, peignes, bracelets, tabatières et sculptures reflètent l'admirable travail des artisans de l'époque.
Sur fond de Place Vendôme, près de cent objets, joyaux, miniatures, tableaux, estampes et manuscrits, jamais vus pour la plupart, mettent en lumière l'intimité de l'homme lors de son extraordinaire épopée du Consulat à Sainte Hélène .
Une bonne partie des bijoux, commandés par Napoléon pour le grand Amour de sa vie, Joséphine, ou plus tard pour la jeune Impératrice Marie-Louise, a été créée par Marie-Etienne Nitot ou par son fils François-Regnault Nitot, les fondateurs de la Maison Chaumet.

Une mise en scène restituant l'athmosphère de l'époque

L'exposition est mise en scène par le créateur Philippe Model, qui, en accord avec Béatrice de Plinval, conservateur du Musée et des Archives de Chaumet et Diana Scarisbrick, historienne anglaise du bijou de renommée internationale, commissaires de l'exposition, a su restituer le charme et les harmonies de couleurs subtiles de l'époque, l'évocation des silhouettes chatoyantes et des matières rares pour mettre en valeur chaque bijou, chaque objet dans son contexte le plus évocateur et le plus poétique.
Le scénographe nous promène dans quatre ambiances thématiques fortement individualisées, symbolisées par la présence de quatre personnages principaux :

Nitot fondateur de Chaumet (période 178O-1814)

Reconstitution du premier magasin de la place du Carrousel au début du XIX ème siècle.
Des liens privilégiés existaient entre l'Empereur et son joaillier officiel : Nitot père, fondateur de Chaumet, avait soufflé la bonne idée d'utiliser les joyaux de la Couronne qu'il avait inventoriés pendant la Révolution pour recréer de nouveaux bijoux somptueux pour le 1er Consul.
Nitot fils, jeune lieutenant de l'Armée républicaine rejoignit son père et développa tout autant de créativité. On découvrira tour à tour le joaillier visionnaire, le commerçant avisé et l'artiste avec notamment deux gouaches originales des commandes majeures que furent la Tiare Papale de Pie VII (1805) ou le Glaive Impérial serti du diamant le Régent (1812), une tabatière offerte par Napoléon à Nitot, ainsi que nombre de parures et bijoux sentimentaux en vogue à l'époque assortis de leurs bons de commandes, factures et croquis de projets.

Napoléon et ses bijoux personnels (période 1793-1814)

Le Salon rouge du Triomphe et des Victoires
Le salon carré, écrin tendu de taffetas rouge, avec dais et colonnes magnifie l'Image du jeune 1er Consul glorieux, la légende Napoléonienne et ses représentations : statuette en bronze de François-Jacques Boileau (1808), camée le représentant nu à la manière des empereurs romains, miniatures, tabatières (l'une d'entre-elles représente la colonne Vendôme), tapisserie en costume de sacre couronné de lauriers.
On découvrira également un Napoléon intime avec ses bijoux personnels, bagues, boîte et cette exceptionnelle paire d'abeilles en or qui bouclait sa cape, abandonnée à Waterloo ou encore la montre gousset qu'il reçut à 17 ans à la sortie de son école militaire; enfin, après son décès en 1821, l'engouement pour les "bijoux-reliquaires" contenant des mèches de ses cheveux ou la mode des bagues "sarcophages".

Joséphine, la femme de goût (période 1794-18O9)

Or et bleu, l'élégant Salon privé de Joséphine, la femme de goût.
L'Impératrice dont la silhouette élégante assise avec grâce sur un sofa Directoire accueille le visiteur et lui fait partager sa prédilection pour les parures légères et audacieuses, pour les camées et l'art antique, les bijoux de tête, bandeaux en or, écailles, perles, intailles et épis de blé de diamants.
On admirera l'extraordinaire variété des techniques les plus raffinées et des pierres les plus insolites, malachite, agate, cornaline voisinent avec les diamants qui animent micro mosaïque de pierres dures, corail, insertion de coquillages, émail ou fil d'acier.
Joséphine est présente également au travers de portraits (par Lefèvre ou Vivant-Denon), de miniatures (Isabey ou Millet), de documents évoquant son charme et sa personnalité (ainsi, une lettre de Nitot assistant à un stratagème de Joséphine pour soutirer 20 milles livres à Bonaparte en règlement de ses commandes de bijoux).
En illustration sonore, des extraits des correspondances amoureuses de "Napoléon à Joséphine" contées par Hippolyte Romain.

Marie-Louise, la jeune Impératrice venue d'Autriche(période 1810-1814)

Le salon d'apparat de la jeune Impératrice venue d'Autriche
Sont exposées dès l'entrée sous le grand dais, les parures les plus somptueuses et les plus imposantes telles que la réplique de la parure or, rubis et diamants réalisée par Nitot pour le mariage en 1810 ou la ceinture dite "gothique" en or, perles et diamants antiques; plus loin on apprend le penchant de la jeune femme pour les bijoux marqués de simplicité et de délicatesse tels les 3 bracelets acrostiches sertis de pierres fines dont les initiales composent prénoms, date de naissance et date rencontre avec Napoléon, ou encore les premiers bracelets-montres réalisés par Nitot.

L'exposition se termine par deux évocations symboliques : Les deux fils de l'Empereur

Le Roi de Rome par une lettre inédite qu'il écrit à l'âge de 7 ans à sa mère Marie-Louise, et par un portrait à l'âge de 19 ans.

Le Comte Alexandre Walewski, fils naturel de Napoléon et de Marie Walewska, représenté à 20 ans en tenue de hussard.
Témoignage émouvant : on trouvera également la bague scarabée offerte par Napoléon à Marie Walewska, réalisée dans le métal du boulet de canon qui tua le cheval de l'Empereur à la bataille de Dresde, et l'épingle de cravate en diamants et rubis en forme d'aigle - offerte cette fois par Marie Walewska à Napoléon, abritant une mèche de cheveux du Roi de Rome.

Les ennemis de Napoléon

Formée face à Napoléon par le Pape Pie VII, la "coalition des Aigles" (Habsbourg d'Autriche, Tsar Alexandre 1er de Russie, Roi de Prusse) avec le Roi George IV d'Angleterre est rappelée par les bijoux patriotiques des dames aristocrates anglaises, diadèmes aux palmes commémorant la victoire de Waterloo, croix de Malte en colliers, les médaillons, bijoux, miniatures représentant les divers protagonistes ennemis.
Tous ces témoignages d'Histoire tant celle que certains appellent "la petite", que la "grande" qui fit la Gloire de Napoléon nous racontent avec un éclairage merveilleux et émouvant la passion et l'Amour.